interview de stan thuret, le navigateur de la bande à baouw !
Présente-toi à nos #baouwers, stan, s'il te plaît !
Stan Thuret, navigateur : "Je m'appelle Stan, je suis cinéaste navigateur. J’habite en Bretagne à Concarneau où est basé mon bateau. Je fais de la course au large sur un Class40, un bateau de 12 m qui permet de courir les grandes courses transatlantiques comme la
Transat Jacques Vabre ou la
Route du Rhum. Il y a des courses en double dans le calendrier mais c’est surtout le solitaire qui me plaît dans mon sport.
Aujourd’hui ma passion, mon envie d’aventure est devenue mon métier. J’ai la chance de vivre des choses incroyables en mer et le partager est essentiel pour moi. Je suis aussi de plus en plus impliqué pour faire évoluer mon sport vers une pratique plus propre au sein du collectif de La Vague. Car nous sommes les premiers témoins en mer des bouleversements et des crises à venir et nous ne pouvons plus être de simple consommateurs, en sens unique, de notre éco-système. La voile a cette force de l’imaginaire et de la liberté, nous devons impérativement inspirer positivement les changements de la société."
Depuis quand pratiques-tu la voile ? Qu'aimes-tu dans ce sport ?
Stan Thuret, navigateur : "J’ai commencé la voile tout petit en faisant du dériveur au bord de la plage avec mon père, mais je ne naviguais que pendant les vacances d’été en Bretagne car j’ai grandi en région parisienne. Mon envie de faire de la course n’est arrivée qu’assez tard, vers 23 ans.
J’ai travaillé pendant 8 ans dans le cinéma avant de me lancer en achetant un petit bateau de course de 6m50 pour participer à la Mini-Transat que j’ai couru en 2017."
Crédit photo ©Anne Beaugé @ ilsaimentlamer.com
Stan Thuret, navigateur : "La voile a ce côté magique et fascinant, comme la montagne, de se dire que l’on a le même terrain de jeu que les champions. Avec du temps, de l’énergie, et beaucoup d’entraînement on peut réussir à s’aligner sur des grandes courses.
Ce que j’aime dans ce sport, c’est surtout l’engagement que cela demande. Naviguer en solitaire ça ne s’improvise pas, c’est beaucoup d’anticipation, de préparation dans un sport où il faut être touche-à-tout : météo, endurance, gestion du sommeil, électronique, mécanique, réglage des voiles… Et tout ça dans une nature sauvage incroyable. Je ne me lasse jamais des couchers de soleil et de cette sensation incroyable d’être seul au milieu de l’océan."
Quel entraînement ou discipline exige la voile ?
Stan Thuret, navigateur : "Il y a encore une fois plusieurs aspects dans la course au large. Le physique, l’endurance. Car on dort par tranche de 20 minutes, on fait des manoeuvres intenses, de jour comme de nuit, en n’étant pas toujours échauffé ou pris de court par certaines situations. Nous passons notre vie à déplacer des voiles et des sacs dans un bateau qui bouge tout le temps. Donc oui, il faut être solide sur ses appuis et affuté.
Moi, je fais du foncier en trail et vélo de route, skating quand j’ai le temps l’hiver. Et sinon du renforcement musculaire surtout en début de saison associé à de la natation.
Il faut aussi s’entraîner techniquement sur le bateau. Connaître les ficelles par cœur et répéter ses gammes pour toutes les manœuvres : les virements, les empannages, les changements de voiles. Et travailler ses réglages. La mer, c’est comme la neige, on ne tombe jamais deux fois sur les mêmes conditions, on apprend sans cesse. Enfin, il y a aussi un entrainement mental important. Naviguer en solo, ça se joue dans la tête. Le sommeil joue aussi un rôle primordial pour être lucide et efficace. Le relâchement, le lâcher-prise sont des paramètres à travailler via la sophrologie ou la respiration. Mais c’est surtout l’expérience qui s’améliore avec le temps. Apprendre à faire des siestes, c’est un sacré exercice ! Aujourd’hui, je suis capable de m’endormir n’importe où !"
Quelle est ta vision de la nutrition ?
Stan Thuret, navigateur : "À terre comme en mer, je fais de plus en plus attention à ce je mange. Je trouve ça fou que notre éducation scolaire classique néglige à ce point la nutrition. Même en ayant fait un bac scientifique, j’ai encore découvert des choses qui découlent tout simplement du bon sens, notamment via la
formation nutrition de Baouw.
Sinon, je ne mange plus de viande rouge depuis 2008, physiologiquement et écologiquement cela fait sens. Je consomme local autant que je peux, je ne suis pas parfait mais je pense que comme une grande partie de ma génération, on va vers du mieux. Du plus qualitatif."