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Le Blog Baouw

#2 : UGO FERRARI

 À CŒUR OUVERT 

Ugo Ferrari est un « personnage ». Au sens premier du terme. Un athlète doté d’une véritable signature qui, grâce à son franc-parler, son humour et sa dévotion pour ce sport qu’il vit plutôt qu’il pratique, s’est fait une place à part dans le monde du trail. Ultra-traileur connu, speaker reconnu et créateur de contenu prolifique, Ugo Ferrari est un touche-à-tout qui ne sait s’engager dans un projet autrement qu’à fond, avec son cœur. Brut et authentique, comme nous, il prend du recul sur ce trail dont il a fait un métier, à sa manière ; pose son regard sur sa course de cœur dont il a fait un sacerdoce ; et nous évoque ses ambitions, à l’aube de sa 4ème participation à l’épreuve mythique de Chamonix, fin août. 
 
Voici le deuxième opus de notre série d’entretiens « à cœur ouvert », avec ces femmes et hommes qui font Baouw, qui comme nous sont pétris de forces et de faiblesses et qui, ici, ne craignent pas d’assumer leurs ambitions, leur passion et leur part de vulnérabilité.  

ROTULES, FASCINATION & SPORT-SPECTACLE 

Pour commencer, une première question somme toute assez classique, comment ça va Ugo, à quelques semaines de ta course de cœur ?

Disons que je me trouve sur la pente ascendante, puisque je viens de surmonter deux problèmes. Le premier, lié à une déception personnelle profonde : j’ai commencé l’été sur les rotules, après avoir pris une immense claque à l’Ultra-Trail du Saint-Jacques by UTMB, qui m’a littéralement coupé les jambes. J’en suis sorti légèrement traumatisé au sens où je me suis demandé comment il était possible de s’impliquer autant pour sa passion et que celle-ci te le rende de manière aussi ingrate. J’en ai même remis en question ma participation à Chamonix. Heureusement, j’ai trouvé des réponses qui m’ont remis en selle, des réponses au ‘pourquoi’ de cette sous-performance ! Le deuxième problème, lui, était plutôt d’ordre calendaire : je viens d’enchaîner près de 10 week-ends intenses d’animation, en tant que speaker, sur des événements de trail. C’est génial, mais ça éreinte. Désormais, je vais pouvoir me reposer ! 
 
« Je me suis demandé comment il était possible de s’impliquer autant pour sa passion et que celle-ci te le rende de manière aussi ingrate. »

Tu dis avoir trouvé des réponses au pourquoi de cette « contre-performance » à l’Ultra-Trail du Saint-Jacques. Quelles sont-elles et comment vont-elles te permettre de réussir ta course à Chamonix ?  

L’Ultra-Trail du Saint-Jacques constituait l’un de mes objectifs majeurs de la saison. Pour y arriver avec un maximum de fraîcheur et d’envie, j’avais donc réduit de 30% mon volume d’entraînement par rapport aux saisons passées. Mais cela n’a pas fonctionné. À l’issue de la course, j’ai donc effectué un test à l’effort avec Marion Delespierre, un médecin du sport, au demeurant excellente ultra-traileuse (2ème à la Diagonale des Fous, 4ème sur le 170km à Chamonix). Ce test a révélé que, si j’avais réduit le volume, j’avais maintenu l’intensité – trop haute – de mes entraînements. D’où une fatigue résiduelle qui ne pouvait s’échapper. L’idée, pour Chamonix cette année, est ainsi de maximiser les sorties copieuses en endurance. 

Tu t’apprêtes à courir pour la 4ème fois le 170km à Chamonix. Pourquoi une telle obstination ? 

Plus qu’une obstination, j’éprouve de la fascination pour cette course ! Tout d’abord car j’apprécie le sport-spectacle. J’aime prendre part à ces évènements médiatiques, faire partie de « la chose », être acteur de la fête. Gagner une course locale, c’est bien, mais ça n’a rien à voir avec le fait de réussir une performance à Chamonix ! Aussi, la proximité de la maison permet à de nombreux amis de venir m’encourager. Quand ils débarquent avec les tambours et les fumigènes à Notre-Dame de la Gorge, ça met les frissons ! Enfin, la symbolique de traverser 3 pays, qui me laissait totalement indifférent dans les prémices, m’ouvre aujourd’hui sur la singularité de notre discipline...
 
« Plus qu’une obstination, j’éprouve de la fascination pour cette course ! »

Cette fascination ne prend-elle pas aussi sa source dans le fait que cette course te résiste ? 

Si évidemment, et comme je suis de nature plutôt obstiné, j’y reviens tous les ans... Chaque année, je repars avec une grande liste de points à améliorer. Une ‘To-Do-List’ en quelque sorte. À ce stade, j’ai déjà des pistes et des idées pour les 3 prochaines éditions. C’est ça qui m’excite au plus haut point ! (Un temps de réflexion) En fait, je l'appréhende comme un laboratoire où je peux faire des expériences, mais un laboratoire auquel je n’ai accès qu’une seule fois par an, donc forcément, le processus est long... 
 
« Chaque année, je repars de Chamonix avec une grande liste de points à améliorer. »

Quelle est ton ambition pour cette année, ta 4ème fois ? 

Chaque année, je retranche une heure à mon chrono de l’édition précédente. Ainsi, cette saison, si je passe sous la barre des 23h30, je serai content. Satisfait. Je pense que dans une grande journée, je peux aller chercher les 22h30. Pas moins. Pour espérer mieux, il faudrait que j’opère de profonds changements dans mon mode de vie. Je ne me fixe pas d’objectif de place. Elle viendra assez naturellement avec le chrono. C’est le jeu quand tu n’es pas le meilleur : quelque part, tu comptes sur les abandons des autres. Heureusement, sur une course comme celle-ci, ils sont souvent nombreux...

MAXI CONNERIES, PATREON & DUC DE SAVOIE

Si ce 170km est une obstination, le trail est désormais pour toi un métier... Comment en es-tu venu à construire ta vie autour de cette passion ? 

De 15 à 21 ans, j’ai pratiqué le vélo de route et le VTT dans une démarche de performance. J’ai ensuite coupé net avec le sport à mon entrée en école d’ingénieurs. Je me suis rapidement imposé comme le phénomène de foire de la promo, grâce à de « maxi » conneries. Puis, au bout de 2 mois, j’ai senti les limites de ce mode de vie. Un pote m’a proposé d’aller courir 10 km. J’ai accepté. J’ai également assisté ma mère sur l’Ultra Tour du Beaufortain. La concomitance des deux a abouti à ce que je mette les doigts dans la prise : j’ai directement pris un dossard pour cette course, en 2014. Avec le recul, je recommanderais une découverte plus progressive de la discipline. L’Ultra Tour du Beaufortain, oui ! Très bien ! Mais pas pour une première !
 
« En école d’ingénieurs, je me suis rapidement imposé comme le phénomène de foire de la promo, grâce à de « maxi » conneries. »

8 ans après ton premier dossard, peut-on considérer, qu’aujourd’hui, « tu vis » du trail ?

Oui. Je vis du trail, grâce à différents revenus, provenant de plusieurs activités. Je suis avant tout speaker, c’est mon métier. Je sors d’ailleurs de 10 week-ends intensifs d’animation. À l’issue du confinement, j’ai aussi créé un ‘Patreon’, un blog payant que je nourris de contenu hebdomadaire, pour les près de 500 personnes qui me suivent par ce biais. Enfin, je suis organisateur-bénévole du Trail du Nivolet-Revard. Un poste chronophage qui exige un réel investissement émotionnel. 

As-tu conscience d’être devenu un véritable « personnage » de la communauté trail ? Était-ce voulu ou cela s’est fait naturellement ? 

Oui, j’en ai conscience, mais seulement depuis la reprise des évènements post-COVID. Désormais, on me demande beaucoup de photos, alors qu’avant, très peu ! Si j’analyse cela, j’en conclus que cela s’est fait naturellement, par la force des choses : j’occupe le terrain ! Je suis présent auprès des traileurs tous les week-ends en tant que speaker, je tâche de créer du contenu pour mes partenaires, avec de la régularité sur diverses plateformes et réseaux sociaux, je mets des dossards, je cours, je partage mes entraînements... Si tu aimes le trail, cela me semble logique que tu aies entendu parler de moi. Par un biais, ou par un autre. 
 
« Ce personnage s’est fait naturellement, par la force des choses : j’occupe le terrain ! »

Ce « personnage » - le « Duc de Savoie » - te ressemble ou tu as stratégiquement peaufiné ton image ? 

Le trail est un univers assez policé, plutôt lisse, avec certains codes. Donc, forcément, une personnalité clivante comme la mienne, ça se remarque ! Mais je ne surjoue pas, je reste naturel, brut et authentique. Sans faux-semblant. Concernant l’auto-proclamation en tant que Duc de Savoie, c’est venu plus tard. Je réalisais des vidéos satiriques, mais les gens s’offusquaient. Ils ne comprenaient pas qu’il s’agissait d’humour. Déguisé ainsi, c’est tout de suite plus explicite. Et pourquoi la Savoie ? Car c’est ma terre natale. Et mon pays de cœur. 

As-tu parfois l’impression d’être enfermé dans ce costume ? Comme si tu étais désormais contraint de donner toujours le change afin de rester en phase avec ton « image de marque » ? 

Absolument pas ! Je raconte des conneries toute la journée. C’est ma personnalité. Je ne me suis jamais senti à l’étroit dans ce costume, au contraire. Ma ligne éditoriale n’a rien de compliqué : je fais les choses simplement et je les dis librement... 
 
« Ma ligne éditoriale n’a rien de compliqué : je fais les choses simplement et je les dis librement... »

AFFÛTAGE, COMPOTES & SACERDOCE

Si l’on revient à Chamonix, hormis le fait de partir beaucoup plus prudemment que lors des 3 éditions précédentes, as-tu prévu d’autres ajustements ? 

Avec mon coach, Patrick Bringer, nous avons décalé tout mon planning d’entraînement d’une semaine afin d’arriver avec encore plus de fraîcheur sur la ligne de départ. En somme, je vais ajouter une semaine « d’affûtage » en amont de la course, en arrêtant les séances difficiles, non pas le 10 comme l’année dernière, mais le 3 août. J’estime avoir également passé un cap dans la tête. J’avais effectué un intense travail de préparation mentale la saison dernière, sans que celui ne porte réellement ses fruits à court terme. Cette année, néanmoins, j’ai ressorti mon cahier de notes et me suis replongé dans le contenu de ces séances. Le relire m’a permis d’assimiler a posteriori les apprentissages. Comme s’il fallait quelques mois afin que cela macère. Aujourd’hui, tout cela a infusé et je suis prêt. Je suis prêt à me faire mal. À me faire très mal même ! 

En ce qui concerne la nutrition, vas-tu opérer des changements où tu considères ta stratégie d’alimentation comme étant au point ? 

Je pense être rodé sur cet aspect-là. Je vais effectuer un petit ajustement, mais d’ordre marginal. En effet, j’ai remarqué avoir du mal à manger solide après quelques heures d’effort. Désormais, je vais donc largement privilégier les compotes aux barres énergétiques. Et ce, assez tôt durant la course. Aussi, sur les ravitaillements, au riz des années précédentes, je vais préférer de la purée de pommes de terre. 
 
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Si l’on entre plus en détails dans ta stratégie de nutrition, peux-tu nous dire quel rapport tu entretiens avec l’alimentation, au-delà de nous affirmer, qu’évidemment, c’est un facteur-clé de performance en ultra-trail ? 

Effectivement ! Je pense qu’on l’a assez entendu pour comprendre que la nutrition joue un rôle prépondérant en ultra-trail. Dans le cas contraire, plusieurs options : tu es sourd, tu vis dans une grotte ou tu te révèles de très mauvaise volonté ! Plus sérieusement, je traite mon alimentation comme mon entraînement physique. En considérant que la compétition vient concrétiser tout ce que tu mets en place, en amont, au quotidien. Tu ne vas pas être performant car tu sors d’une belle semaine d’entraînement, mais bien parce que tu es consistant depuis plusieurs mois ! Il en va de même pour l’alimentation. Si tu manges comme un cochon toute l’année mais que tu imagines que faire le job quelques semaines au préalable suffit, alors tu te fourvoies ! 
 
« Si tu manges comme un cochon toute l’année mais que tu imagines que faire le job quelques semaines au préalable suffit, alors tu te fourvoies ! »

Quand et comment a commencé ton aventure avec Baouw ? 

Je suis originaire de Savoie, mais aussi, un peu, du vélo, que j’ai pratiqué dans une démarche de performance entre mes 15 et 21 ans. Dans ce sport, c’est tout pour la perf’ ! On consommait des gels énergétiques et des boissons de l’effort ultra-chimiques à longueur de temps. Un jour, une amie dentiste m’a averti que cela pouvait avoir un effet délétère pour mes dents. Or moi, j’ai une sainte horreur du dentiste. Cela m’a fait flipper comme jamais ! À partir de là, j’ai cherché des alternatives. La relation avec Baouw s’est alors initiée naturellement en décembre 2020, grâce à un ami, Nicolas Martin, Baouwer de la première heure, et Benoit Nave, l’un des co-fondateurs, qui est aussi mon ostéopathe depuis de nombreuses années. 

As-tu ressenti un gain notable en termes de plaisir et de performance depuis que tu t’es embarqué dans cette nouvelle aventure ? 

Clairement. Sur plusieurs aspects. D’abord, car je sais que j’apporte à mon corps tout ce dont il a besoin pour s’entraîner, récupérer et performer, sans pour autant mettre en péril ma santé. Et ma dentition ! Grâce à des barres et des compotes énergétiques saines, naturelles, sans additifs et sans conservateurs. Ensuite, en termes de valeurs, cela matche vraiment entre nous ! Nous fonctionnons en circuit-court. Ils n’ont jamais eu besoin de m’envoyer la moindre dotation, puisqu’à chaque fois, je prends plaisir à venir les visiter pour la récupérer en personne, à Annecy. Enfin, je valorise énormément leur fibre de passionnés véritables. L’exemple de Chamonix est éloquent à cet égard : ils s’esquintent 10 heures par jour sur le salon des exposants durant toute la 1 semaine, et pourtant le samedi, qu’il vente, qu’il neige, qu’il fasse tempête, ils sont là, sur les bords de chemin, pour t’encourager ! 
 
« Les équipes de Baouw s’esquintent 10 heures par jour sur le salon des exposants durant toute la 1 semaine, et pourtant le samedi, qu’il vente, qu’il neige, qu’il fasse tempête, ils sont là, sur les bords de chemin, pour t’encourager ! »
 
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Pour conclure. Cette course est ton sacerdoce. Un long chemin de croix. Quel est ton rêve ? Quand considéreras-tu la mission comme accomplie ? 

J’ai déjà la scène, d’une limpidité extrême, dans ma tête. Ludo Collet, le speaker de l'événement, me tend le micro alors que je viens de franchir la ligne d’arrivée, me questionne et là je lui réponds : « Écoute Ludo, je ne pense pas que je puisse un jour faire mieux qu’aujourd’hui ! Je suis absolument certain de ce que je te dis : j’ai délivré ce que j’avais de meilleur ! ». Je ne serai pas le premier, mais je serai mon premier à moi. Aujourd’hui, c’est 20 sur 20 pour l’élève Ferrari. Et à cet instant là seulement, j’atteindrai une satisfaction et une sensation de plénitude qui m’accompagneront pour le restant de mes jours ! Après ça, je pourrai sereinement devenir un speaker obèse ! 
 
« Après ça, je pourrai sereinement devenir un speaker obèse ! » 
© Justin Galant, Ugo Ferrari, Pascal Rudel, John.rltstudio
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par admin admin le 22 août 2022 à 17h34

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