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Le blog baouw

anti-héros #3 : Tout quitter pour devenir gardien en haute montagne…

A travers cette nouvelle rubrique, nous souhaitons te raconter des histoires de sportives et de sportifs aux trajectoires singulières. C’est ce qu’on te propose de découvrir avec notre troisième récit, l’histoire de Noé Pennetier, 27 ans et gardien au refuge de la Croix de bonhomme ( 2443m).
20 novembre 2024 par
anti-héros #3 : Tout quitter pour devenir gardien en haute montagne…
Jérémy Tissot BAOUW

Apercevoir le refuge au loin, sentir l’odeur du ragoût qui mijote, l’excitation d’une nouvelle saison perdue dans les hauteurs, à des heures de marche de la civilisation. Cette sensation, Noé la retrouve à chaque début de printemps lorsqu’il s’apprête à débuter sa saison en tant que gardien, au refuge de la Croix du Bonhomme.  Un refuge exceptionnel niché à 2443m d’altitude. Un refuge à l’histoire singulière pour Noé, puisque son oncle en a été lui-même le gardien pendant 37 ans.

 

ENFANCE, TRANSMISSION ET ALTITUDE

Quelle trajectoire de vie mène un jeune homme, né en 1997 dans les Bouches du Rhône, à devenir à l’âge de 22 ans, le gardien de l’un des plus grands refuges des Alpes.

“J’ai passé les premiers jours de mon enfance dans les Bouches-du-Rhône près de Marseille où j’ai grandi jusqu’à mes 5 ans. Puis, mes parents ont décidé de changer d’air pour déménager quelques centaines de kilomètres plus haut, au nord-ouest, dans les montagnes de la vallée de l’Ubaye. Je découvre là-bas les joies de la montagne en arpentant les sommets alentour. Un univers qui me bercera jusqu’à l’âge de 15 ans. Pour continuer mes études, je suis contraint de déménager sur Arles, où j'effectuerai un bac scientifique. Souhaitant poursuivre mon apprentissage dans le domaine de la géographie, j’opterai pour une licence à la fac de Montpellier où mes journées seront rythmées par les cours, les copains et la fête. A ce moment précis, la montagne est reléguée au second plan. Chose renforcée par mon départ sur Paris puisque je décide, après avoir obtenu ma licence 3 et un diplôme universitaire (prépa science po et école de journalisme), de monter à la capitale pour réaliser un master à la Sorbonne. Ce fut 2 années très désagréables exacerbées par le manque des montagnes et de ma famille. De plus, à la sortie de ce master, je ne savais toujours pas quoi faire de mon avenir. Je trouve alors un juste milieu en m’exilant dans la capitale des Alpes, Grenoble, pour reprendre un master d’économie sociale et solidaire à Science Po.”

Malgré les déménagements, la passion de Noé pour la montagne reste intacte car même loin géographiquement, cette passion lui est viscérale. Noé obtient en 2022, à sa plus grande surprise, le diplôme de gardien de refuge. Un premier signe du destin.


UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Pourquoi Noé a-t-il choisi ce refuge ? Parfois l’histoire semble écrite d’avance. Il suffit alors de l’accepter et se laisser guider vers son destin.

“Je suis monté pour la première fois au refuge de la Croix du Bonhomme lorsque j’avais 2 ans. Mon oncle, Tristan Guyon - Le Bouffy était l’ancien gardien du refuge. Il y a passé 37 ans de sa vie. Chaque année, depuis que je suis tout petit, j’y monte, pour mon plus grand bonheur. Dès que j’ai eu l’âge de travailler, à 16 ans, il n’a pas hésité à m’y embaucher. Lorsqu’il a décidé de mettre fin à son contrat de gardiennage, j’ai voulu saisir cette opportunité. J’avais seulement 22 ans. Tout le monde me disait que c’était totalement utopique de croire que je pourrais devenir le gardien d’un refuge de cette ampleur avec ma faible expérience. J’ai décidé malgré tout de tenter le coup. Pour me donner toutes les chances, nous avons choisi, avec un ami proche, Jason, de proposer une candidature conjointe. Quelques semaines plus tard, contre toute attente, notre dossier a été accepté par le CAF. “



Un rêve qui devient réalité pour Noé.

“Ce refuge c’est clairement ma 2ème maison. J’ai une histoire très particulière avec cet endroit, il est greffé dans mon cœur, je connais tous les sentiers par cœur, je m’y plais et je suis amoureux des montagnes environnantes. De plus, le refuge de la croix du Bonhomme est vraiment un point central de nombreux itinéraires mythiques : le Tour du Mont-Blanc, le Tour du Beaufortain et le GR5, à la croisée des chemins, entre la Savoie et la Haute-Savoie, très proche de l’Italie.”

Malgré tout, il sait à quel point cette nouvelle vie lui incombe de nouvelles responsabilités. Qu’il est prêt à assumer pleinement, sans une pointe d'appréhension.

“C’est un refuge qui reste compliqué à gérer car il est très ancien, et il y a beaucoup de rénovations à prévoir. Il est aussi loin de tout et très difficilement accessible… La vie de gardien de refuge est loin d’être facile, on profite finalement très peu de la montagne, on reste énormément à l’intérieur. Néanmoins, le fait, chaque jour, d’aller prendre l’air et de contempler l’environnement fabuleux autour du refuge, me rappelle instantanément pourquoi je suis là et pourquoi je reviens. De plus, aujourd’hui la vocation des refuges a tendance à évoluer, il n’est plus seulement là pour permettre aux gens de se réfugier en cas de mauvais temps. Désormais, vous pouvez y retrouver un service de restauration avec une carte complète répondant à différents régimes alimentaires ; des douches ; des toilettes ; une literie confortable ; un système de bagagerie… On est assimilé aujourd’hui à un hôtel et les gens s’attendent à recevoir la même prestation.”


Mais plus concrètement, comment fonctionne un refuge perché à 2443m d’altitude ?

“Au plus fort de la saison, on est une trentaine de salariés à se relayer avec une dizaine de personnes présentes en simultané. Le gros avantage c’est que très souvent, ce sont des gens qui reviennent. C’est une ambiance et un rythme de fou : on se lève à 5h du matin, on arrête de travailler à 22h, les journées sont longues et éprouvantes avec très peu de temps de pause, parfois il n’y a pas d’eau chaude, on vit les uns sur les autres mais malgré tout, on est heureux d’être là, de se lever tous les matins et d’accueillir les gens. Il y a une vraie cohésion et une grande solidarité entre toutes les personnes de mon équipe. Si il y a le moindre problème, on sera là chacun pour les autres. On ne fait qu’un et on est uni. Les refuges sont des piliers de la montagne et nous sommes fiers de contribuer à cela.”

 


DONNER DU GOÛT AU RAGOÛT

Comme te l’a précisé Noé, le standing et les missions des refuges au fil des années ont grandement évolué. Aujourd’hui, au-delà de l’accueil qui doit être irréprochable, la qualité de la cuisine proposée est un enjeu majeur.

“C’est aujourd’hui un sujet qui devient central, beaucoup plus qu’avant dans le sens où, avant, les gens arrivaient, et se contentaient de ce qu’on leur proposait. Désormais, les gens ont beaucoup plus d’attentes et nous le font savoir, ce qui implique d’être attentif à cela et de s’adapter en conséquence. Chez nous, on fonctionne encore avec un plat unique le soir, mais on s’adapte aux régimes particuliers : végétarien, sans gluten, sans lactose… À la journée, on propose une carte beaucoup plus complète. C’est d’ailleurs par ce biais là que le refuge réalise son plus gros chiffre d'affaires, grâce à la restauration, car le prix des nuitées étant encadré par le Club Alpin Français (CAF), ce n’est pas avec cela qu’on gagne notre vie. Par notre popularité et notre fréquentation accrue, on est une vraie vitrine de ce que représentent les refuges en montagne, donc on a une vraie responsabilité et l’opportunité de faire passer un message fort vis-à-vis de la qualité de la nourriture que l’on propose aux gens.”

Un cheval de bataille pour Noé depuis qu’il a repris le refuge. Une manière de conserver l’identité de la montagne.

“Je suis super fier de faire vivre et de travailler avec des producteurs locaux. On ne va pas changer le mode de vie des gens mais on fait de la pédagogie. C’est un vrai choix et un vrai projet de société. Je sais que si un jour, le refuge n’est plus capable économiquement de fonctionner comme cela, je partirai. J’attache donc une grande importance à la qualité des produits, essentiellement du bio et du local à la Biocoop de Chambéry et de Bourg St-Maurice où je descends 1 fois / semaine. On fonctionne aussi avec des produits frais qu’on va chercher presque tous les jours. On les stocke dans des caves plus bas, accessibles par la route et on y fait des allers-retours pour monter les provisions au refuge. Ce n’est clairement pas le plus simple et le plus pratique, mais cela fait partie de notre identité.”


Et la cuisine, comment ça fonctionne ?

“On fait le pain maison tous les matins, au levain. Pour le repas du soir, on tourne tous les 3 jours, avec un “chef cuistot” et un “aide-cuistot”. Pourquoi 3 jours ? Cela permet d’avoir la vue sur les stocks et de mieux gérer cela. Le midi ça tourne beaucoup plus en fonction de nos envies du matin et des préparations qu’on a entamé : pizza, tarte au beaufort, spécialités italiennes (grâce aux italiens présents dans l’équipe). Cela enlève tout sentiment d’injustice, cela donne des compétences à chacun et cela met tout le monde sur un pied d’égalité. Enfin l’intérêt est aussi de pouvoir pallier à l’éventualité où quelqu’un de l’équipe tomberait malade. Avec ce fonctionnement, comme chacun sait tout faire, il n’y aura aucun souci pour la remplacer.”

 

TRAIL, BAOUW et GOURMANDISE

Vous l’aurez compris, Noé met un point d’honneur à la qualité des produits que son équipe cuisine et propose aux clients. C’est dans cette logique qu’il a décidé, depuis cet été, de présenter à la vente, des produits Baouw.

“Personnellement je fais beaucoup de trail et d’ultra, et c’est par le biais de ma pratique que j’ai découvert Baouw. J’avais à cœur de pouvoir proposer des produits à ma clientèle de passage, qui soient gourmands et nourrissants. Pourquoi Baouw ? Car c’est une marque française, qui utilise un maximum de produits biologiques avec la meilleure qualité possible et qui s’approvisionne localement. Donc cela colle parfaitement à la vision, l’état d’esprit et aux valeurs que j’essaie de mettre en place au refuge. C’est une marque montagnarde. J’achète les produits de la marque les yeux fermés. C’est une marque qui me fait plaisir, originale et qui sort des goûts classiques que l’on peut retrouver chez d’autres marques. Chez nous, on vend aussi des barres de céréales que l’on fait nous même, hyper complète et très dense mais qui nous prennent beaucoup de temps. Les produits Baouw viennent compléter cela et surtout, nous font gagner du temps, tout en proposant la même qualité de produit fini aux clients.”

Une façon de renforcer ses convictions et de les transmettre au plus grand nombre.


“Je pense qu’il y a du sens à faire intervenir des entreprises comme Baouw qui sont visibles à grande échelle dans des endroits comme le nôtre, pour faire découvrir à monsieur et madame tout le monde qui aime la montagne et la randonnée, une marque qui véhicule de belles valeurs. Je pense que le refuge de la Croix du Bonhomme est une véritable vitrine, à la fois pour les producteurs locaux, mais également pour les gens qui pensent qu’il est impossible de faire de la qualité dans des refuges très difficilement accessibles. J’ai envie de montrer que c’est possible et ça l’est même si ça implique de faire 1000m de dénivelé positif avec 45 kgs de légumes sur le dos en remontant de la Biocoop.”



VIVRE D’AMOUR ET D’EAU FRAICHE

Le refuge n’étant ouvert que de Juin à Septembre, l’activité de gardien de refuge ne permet pas à Noé de travailler toute l’année.

“Le gardiennage durant 4 mois de Juin à Septembre, cela me laisse énormément de temps pour moi le reste de l’année. La chance que l’on a, c’est qu’un contrat de gardiennage est à durée indéterminée donc il m’octroie une certaine sécurité. Je me suis installé dans le Beaufortain à l’hiver 2023 et j’ai pu découvrir toutes ses richesses. Pour l’hiver qui arrive, j’ai des envies de découvrir la vie en refuge l’hiver mais cela va peut-être être remis en cause car nous attendons un heureux évènement avec ma compagne. Les années futures, j’ai envie de passer la majeure partie de mon année en refuge ou à minima dans la restauration.”

Noé fait partie de cette nouvelle génération qui place ses convictions et ses valeurs bien au-dessus d’une quelconque logique de rentabilité. Surtout, à travers les différentes actions qu’il mène au cœur du refuge, il fait rayonner ces dernières et les mets au service d’autrui. Noé, on se voit l’été prochain.

 

Toutes les informations sur le refuge de la Croix du Bonhomme : Accueil, Refuge de la Croix du Bonhomme


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