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Le blog baouw

Thibaut Baronian, le professionnalisme à l'état pur

Thibaut Baronian a le don d’ubiquité. Coureur polyvalent, il performe aujourd’hui sur toutes les distances, des formats courts jusqu’à l’ultra-trail, et sur tous les terrains, des sommets jusque dans l’assiette.
17 août 2023 par
T Administrator

Devenu l’un des meilleurs traileurs du planisphère et l’un des plus populaires, de ceux qui donnent envie de s’initier à la discipline, le petit gars de la Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie, est avant tout un grand professionnel. Un pur produit de la montagne et un professionnel à l’état pur qui a fait de sa passion un métier. Une chance ? Non, un projet et un investissement quotidien !  Sa recette ? Avoir : un bon coup de fourchette en ce qui concerne l’entraînement ; le couteau entre les dents avant chaque course ; et ne jamais y aller avec le dos de la cuillère, soit prendre des risques et avancer, peu importe le plat du jour. Nous te proposons donc de passer à table avec notre nouveau Baouwer, un épicurien professionnel qui a muté expert autodidacte en nutrition à force d’avoir faim de partage et soif de découvertes.


FAMILLE, BETTERAVE & RECETTES

Thibaut, quel est ton sentiment à l’aube d’intégrer la famille des Baouwers ? 

Je suis ravi. Cela me plait d’intégrer un collectif composé d’athlètes issus de disciplines différentes. Chacun s’adonne à un sport spécifique dans une logique de performance, mais au final, on a tous une pratique multi-activités, pour le plaisir ou à l’entraînement. On partage également tous les mêmes valeurs et ce terrain de jeu qu’est la nature. Les échanges d’expériences concernant la préparation, la manière d’appréhender la compétition et la nutrition s’annoncent super enrichissants.  


Les Baouw de Thibaut


Pourquoi as-tu rejoint Baouw ? Quelles sont les valeurs de la marque qui te font dire que l’on avance sur le même chemin ? 

Ce qui m’a séduit, c’est le soin apporté à la confection des recettes. Par le mot « soin », j’entends deux choses : la réflexion qui se cache derrière la combinaison de produits fonctionnant parfaitement ensemble ; et l’exigence du « sourcing », au sens où la qualité des matières premières est au cœur des préoccupations. Le slogan « Va jouer dehors » me parle aussi beaucoup. Tout comme Baouw, je conçois une vision ludique du sport. Avec de la rigueur et du professionnalisme, mais pas sans sourires.  

« Ce qui m’a séduit, c’est le soin apporté à la confection des recettes. » 

Te souviens-tu de la première fois que tu as goûté une barre Baouw ? Qu’en as-tu pensé ? 

Je ne me rappelle pas du moment exact mais je me souviens très bien de la sensation. J’avais été surpris. Forcément, lorsque tu croques dans une barre baouw, c’est un peu déroutant la première fois, mais ensuite, tu ne peux plus t’en passer ! J’aime quand ça change. Avoir le choix parmi un tel panel de recettes, c’est un luxe. 

OMEGA 3, RESTRICTIONS & DJOKOVIC

Tu as développé une véritable passion pour la nutrition : comment a-t-elle émergée ? Tu as même décidé de te former auprès d’experts pour aller encore plus loin que la simple documentation… 

Plus jeune, d’abord lors de mes années de ski de fond, puis lors de mes études de kiné, je contractais des infections ORL à répétition. Ces sinusites devenaient de plus en plus gênantes, or le corps médical séchait un peu quant aux solutions à me proposer. Je me suis alors plongé dans le bouquin de Novak Djokovic, le champion de tennis, qui racontait combien avoir trouvé un modèle alimentaire qui lui convenait lui avait amené du bien-être au quotidien. J’ai entrepris un travail de documentation. Cela m’a beaucoup plu, j’y ai trouvé des réponses. La passion naissante m’a ensuite mené vers des formations pour approfondir mes connaissances à ce sujet. En revanche, je ne suis pas un spécialiste, simplement un autodidacte curieux avec de bonnes bases qui sait ce qui est bon pour la santé. 

Quelles sont les principales adaptations que tu as opéré dans ton quotidien à la suite de cette lecture ? 

Il y en deux principales. La première fut d’arrêter le gluten, tout ce qui était composé de farine blanche ou de blé raffiné… Et la deuxième, de stopper le lait de vache… Basé entre la Haute-Savoie et le Jura, autant dire que jusqu’alors, le pain et le fromage constituaient le socle de mon alimentation (Sourire) ! Du jour au lendemain, j’ai tout viré ! J’ai été assez surpris de constater combien ces habitudes alimentaires limitaient les inflammations et donc mes problèmes ORL.  

« Du jour au lendemain, j’ai tout viré ! J’ai été assez surpris de constater combien ces habitudes alimentaires limitaient les inflammations… » 

Quels sont aujourd’hui les piliers de ton modèle alimentaire ? 

On dit souvent qu’un changement alimentaire devient une habitude au bout de deux ans. Ces adaptations sont donc désormais des piliers auxquels j’en ai ajouté deux autres. Tout d’abord, une alimentation essentiellement tournée vers le végétal : un repas sans fruit ni légume, c’est inconcevable ! Ensuite, j’accorde un soin tout particulier à l’apport en Omega 3, que je vais rechercher majoritairement dans les huiles végétales, de lin, de noix ou de carthame ; dans les oléagineux ; et, dans les petits poissons.  

Quel est ton rapport à l’alimentation ? Parfois as-tu la sensation de te restreindre ? 

Il existe une grande différence entre « faire attention » et se restreindre ! Faire attention, c’est développer une vigilance accrue par rapport au fait d’avoir la certitude de disposer de tous les nutriments et micronutriments qui permettent au corps d’être en bonne santé. Se restreindre sous-entend la frustration. Un sentiment qui me semble délétère sur le long-terme. Donc je ne me restreins pas, mais je fais attention à mes piliers ! Typiquement, pendant un long déplacement, je vais rester vigilant quant à mon apport en Omega 3, afin d’être sûr de ne pas en manquer.  

« Aujourd’hui, je prends soin de mon alimentation pour ma santé mais aussi celle de la planète. »

 

Au quotidien, tu cuisines beaucoup ? Le cas échéant, en quête de simplicité ou de recettes élaborées ? 

Je ne me prends pas trop la tête. Je cuisine comme je fais les courses : je prends ce qu’il y a. Je ne fais jamais de liste et me laisse porter par l’envie en passant devant les produits. Tout au feeling et au plaisir ! Je crois que je partage le même credo que Baouw : j’achète des produits de qualité que j’essaye de ne pas trop détériorer en les consommant de façon la plus brute possible et en faisant en sorte que ce soit bon.

On observe un rapport conflictuel au corps pour ne pas dire une relation de « je t’aime, moi non plus » chez les sportifs d’endurance à haut-niveau, pour qui le poids est un critère de performance. Quels conseils aurais-tu à donner pour apaiser cette relation ? 

Mon premier conseil, ce serait de faire preuve de souplesse. C’est la dose qui va faire le poison. Ce n’est pas parce que je mange un plat avec du gluten ou un bout de fromage au lait de vache que je vais contracter une inflammation. Il s’agit simplement de se méfier des écarts prolongés, qui eux se payent. (Un temps de réflexion) Mon second conseil serait d’avoir solidement inscrit en tête que les habitudes alimentaires sont très individuelles : ce qui fonctionne chez quelqu’un ne marche pas forcément chez soi, et réciproquement. Il faut donc se montrer curieux pour chercher puis trouver celui qui te convient !  

« Mon premier conseil, ce serait de faire preuve de souplesse. C’est la dose qui va faire le poison. »

CONVICTIONS, TRAVAIL DE L’OMBRE & CCC

Manger sainement, est-ce aussi un moyen de prendre soin de la planète ? 

Au tout début, pour être honnête, je voyais en l’alimentation un moyen d’améliorer ma santé. Puis, petit à petit, les convictions se sont immiscées dans mon raisonnement. Lorsque tu veux démontrer du respect à l’égard de la montagne, il faut penser globalement. Or ce que tu manges a un impact énorme. Même si tu ne le vois pas, tu fais quand même 3 repas par jour…  Aujourd’hui, je prends soin de mon alimentation pour ma santé mais aussi celle de la planète. 

Ta saison 2021 est exceptionnelle, certainement la meilleure de ta carrière. L’interprètes-tu comme la conséquence de ce choix de vie t’ayant porté vers le professionnalisme ? Ce statut de traileur professionnel est d’ailleurs très rare. Quels en sont les avantages et les inconvénients ? 

Je suis professionnel, au sens où j’ai mis entre parenthèses mon activité de kiné pour me dédier pleinement à ma carrière de traileur, depuis 2018. Et ce qui a véritablement changé, ce n’est pas le temps d’entrainement, sensiblement équivalent, mais le temps de récupération. J’ai le temps d’être consciencieux sur tous les à-côtés : bien manger, bien dormir, aller chez le kiné, faire des soins, des siestes… Ma saison 2021 en est le fruit ! Cela étant, ce professionnalisme sous-entend un travail de l’ombre que l’on soupçonne rarement. Tu portes une vraie responsabilité sur tes épaules. Tu dois te gérer comme une entreprise, développer des relations avec tes partenaires, mettre en place des projets… On sous-estime souvent combien toute cette partie est chronophage. Moi je m’épanouis dans cette démarche : j’ai l’impression de faire plusieurs métiers en un seul ! En revanche, ce n’est pas de la chance : c’est une opportunité que je me suis créé, à force de persévérance et de travail. 

« J’ai le temps d’être consciencieux sur tous les à-côtés : bien manger, bien dormir, aller chez le kiné, faire des soins, des siestes… »

Quel sera ton leitmotiv pour la saison 2022 à venir ? Et quels seront les temps-forts où l’on doit te souhaiter d’arriver en forme ? 

Ma volonté est de me maintenir à mon niveau de 2021 et ainsi montrer que je peux m’établir au plus haut-niveau international. Pour cela, je ferai certainement moins de courses qu’en 2021 pour arriver encore plus en forme sur mes objectifs. Je vais donc repartir sur 3 manches du Golden Trail Series – Zegama, le Marathon du Mont-Blanc et celle en Norvège – afin de tenter de me qualifier pour la finale à Madère. Puis, j’aimerais me préparer sérieusement et spécifiquement pour la CCC, où je m’étais présenté en « mode découverte » l’année passée. Dans cette optique, j’effectuerai pas mal de volume cet été, avec beaucoup d’enthousiasme à l’idée de retrouver ce vélo que j’avais un peu délaissé en 2021. J’ai de l’envie ! Mais pour l’instant je retourne à mon bloc de foncier sur les skis de fond : c’est là que tout a commencé ! 

« Je ferai certainement moins de courses qu’en 2021 pour arriver encore plus en forme sur mes objectifs ! »

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