interview de biathlète / Simon Desthieux
Baouw : « Simon, raconte-nous un peu ta vie (sourire), commence par le commencement, ton enfance ? »
Simon Desthieux : « J’ai 28 ans, je suis né à Belley, dans l’Ain. J’ai grandi à Hauteville, hautes terres de biathlon. Mais j’ai d’abord appris le ski alpin, puis le ski de fond.
Mon grand frère Baptiste faisait du biathlon et ça m’a toujours plu, ça me faisait rêver : le tir. Le jeu. Le côté ludique de ce sport-là. Baptiste m’a montré la voie.
Puis est arrivé le temps du comité, je faisais les courses nationales, puis ma première sélection en Championnat du monde, en version Junior. Tout le circuit classique jusqu’à la coupe du monde. »
Baouw : « Hauteville, c’est le temple des athlètes cassés et de leur rééducation. J’espère que tu n’as pas du aller au centre ? »
Simon Desthieux : « J’ai été épargné, oui ! J’ai peu de soucis physiques, par « chance », si on peut dire que c’est de la chance. Je me connais bien, je m’écoute beaucoup. Je suis à l’écoute des sensations de mon corps. Ça peut paraître bateau mais c’est ce qui m’évite de me blesser.
Je ne pousse pas mon corps à la rupture. Je le préserve. Je m’entraîne comme il faut mais sans jamais aller à la rupture, à la blessure. Pourvu que ça dure ! »
Baouw : « Ne pas se blesser permet une belle régularité dans la progression. »
Simon Desthieux : « Oui, c’est tout à fait vrai. Mais donc, pour reboucler avec Hauteville, pour moi, cela n’évoque pas du tout la rééducation, mais plutôt un temple du biathlon français.
Sandrine Bailly (championne du monde, double médaillée olympique*), notamment, m’a beaucoup inspiré à un moment donné. Quand j’étais petit, des athlètes intervenaient souvent au collège, ça m’a aussi donné envie. Beaucoup de grands biathlètes viennent d’Hauteville ou du plateau de Retord, il y a une vraie culture biathlon chez nous. »
« Le biathlon est un sport qui oblige à se réinventer sans cesse. Se renouveler pour progresser. Il requiert beaucoup d’engagement. »
Baouw : « Que représente le biathlon pour toi ? »
Simon Desthieux : « Aujourd’hui, je me rends compte que c’est un sport hyper complet. Je n’avais pas la notion de cela, quand j’étais jeune.
Pour être clair, ce qui t’attire, c’est surtout le tir, quand tu es gamin. Mais aujourd’hui, je vois aussi que c’est un sport qui est pur, qui est beau. J’ai toujours été proche de la nature. Alors, dorénavant, ce qui me séduit le plus, c’est cette complicité, cette union, des deux aspects de mon sport : le tir et la glisse à l’extérieur. »
Baouw : « C’est ce que nous appelons chez Baouw, l’effet « Va jouer dehors ! ». Tu te sens proche de cette philosophie ? »
Simon Desthieux : « Oh que oui ! Je suis très proche de la nature depuis toujours. J’ai grandi en plein air, proche de la forêt et des grands espaces. J’ai besoin de ça pour me sentir bien.
J’aime cette simplicité qu’on a dans la nature. Cette solitude, aussi. Cela fait partie de mon identité. Je vis presque dans la forêt. J’ai des poules. J’ai besoin de ça pour me sentir bien. »
Simon Desthieux à l'entraînement. La coupe du monde de biathlon démarre ce week-end, le 27 novembre. Sa compagne, l'ancienne biathlète Célia Aymonier, sera devant l'écran. Et toi ?
Baouw : « Raconte-nous comment tu as connu Baouw et ce qui te plaît dans cette aventure ? »
Simon Desthieux : « Ce sont le magasin Macsport d’Hauteville et Xav (notre athlète trail Xavier Thévenard) qui m’ont parlé de vous. Je voyais évoluer la marque Baouw, petit à petit. J’ai tout suivi. Je suis vraiment content d’être à vos côtés. Je voulais soutenir votre action. »
« J’ai choisi Baouw parce que ce sont des produits à la fois simples et JUSTES. Vos produits énergétiques bio paraissent simples mais en réalité, ils sont élaborés de manière très pointue, nutritionnellement, ils sont élaborés pour la performance de l’organisme. »
Simon Desthieux : « Les produits Baouw sont nature. Le côté « local » aussi, français, m’importe beaucoup. C’est le plan idéal pour moi, par rapport à l’évolution des choses. J’ai envie aujourd’hui que le monde évolue dans le bon sens. J’aime mettre en valeur des petites boîtes. On n’en trouve pas tant que ça. C’est important de souligner le travail que font les boîtes comme les vôtres, pas si nombreuses.
Avec Baouw, je pallie quelquefois les manques de qualité nutritionnelle quand on est à l’étranger ou en stage. Je les utilise surtout après les séances, pour bien récupérer. Et bien sûr sur les sorties d’intensité. Tous les produits sont finement dosés. Chaque ingrédient trouve sa place.
Je suis gourmand, comme tout le monde ! Depuis quelques années, je cherche des partenaires qui sont à mon image, qui partagent mes valeurs. Je veux des partenaires qui me ressemblent. Je préfère faire des sacrifices en terme d’argent, s’il le faut, mais je veux des marques authentiques. Responsables. Françaises.
Je suis soutenu par le département de l’Ain, par le plateau d’Hauteville. Avec Baouw, je reste dans ma cohérence. »
Baouw : « Quand tu nous as appelés, on a été très touchés par ta démarche. Tu nous as dit, en effet, que tu voulais mettre ta petite notoriété au service de marques comme les nôtres. Mais on ne connaissait de toi que ce qu’on voit sur les compétitions de biathlon, alors on a cherché à en savoir plus et on est tombé sur la vidéo de toi où tu fabriques ta carabine en bois. Ça nous a beaucoup plu ! (Sourire) »
Simon Desthieux : « (rires) J’ai toujours aimé bricoler. Le bois ou autre chose. J’ai appris ça avec mon grand-père. J’aime fabriquer des objets dans mon atelier. J’aime faire les choses moi-même. Parfois ça réussit, parfois ça échoue. J’aime apprendre. »
Baouw : « Avec le départ à la retraite de Martin Fourcade (sept fois vainqueur du classement général de la coupe du monde), est-ce que tu penses que tu vas être plus mis en lumière ? Est-ce que ça change le jeu pour toi ? »
Simon Desthieux : « Ça ne change pas grand chose pour moi.
Je suis là pour grandir à travers mon sport. Pour m’épanouir. Je ne suis pas à fond sur la notoriété, la télé, ou les réseaux sociaux. Tout cela reste du virtuel. Je ne fais pas grand cas de tout cela pour ma part. S’épanouir, c’est ça qu’on peut faire en biathlon. Se réaliser. On a joué déjà les premiers rôles avec Quentin Fillon-Maillet, Emilien Jacquelin, Fabien Claude… En ayant appris aux côtés de Martin mais aussi de Simon Fourcade. La transition s’est faite comme ça, naturellement. »
« On a une équipe en biathlon qui fonctionne bien. Avec Quentin Fillon-Maillet, etc., on est plusieurs à jouer devant. Donc on se dispatche la pression que supportait Martin (ndlr, Martin Fourcade, quintuple champion olympique de biathlon). On n’a pas été forcément dans son ombre, on n’a pas vécu ça comme ça. En biathlon, chacun a sa place. Chacun a sa part de lumière. Ou de ce qu’on veut là-dedans. »
Baouw : « La simplicité, le naturel, c’est quelque chose qui revient beaucoup quand tu parles. Comment arrives-tu à rester simple, avec la médiatisation de ton sport, le biathlon, qui plaît beaucoup ? »
Simon Desthieux : « On est toujours à l’extérieur, en pleine nature. Ça te permet de garder les pieds sur terre, crois-moi. Et puis… comment t’expliquer… Le tir nous ramène toujours à l’essentiel. Ça nous ramène toujours à ce qu’on est. On est obligé de jouer franc jeu.
Le tir est le reflet de notre personnalité. Ça nous amène une part de modestie. De simplicité. Si tu te regardes faire, tu loupes tes tirs. C’est aussi simple que ça. C’est l’essence du biathlon. Tu ne peux pas tricher. » •
Propos recueillis par Myriam Cornu, ancienne rédactrice en chef de Ski Français, le magazine de la Fédération française de ski.
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