Baouw : Concernant les besoins de petite et grosse commission, comment ça se passe pendant un tel record où tout le monde est tout le temps autour de toi ?
Matthis : J’ai fait 3 fois la petite et 3 fois la grosse commission et je n’ai pas eu de soucis pour l’intimité, en haut du chemin il y avait un endroit un peu caché sur le côté.
Baouw : Peux-tu nous parler du chemin en fonction de la météo, est ce que cela glissait ? Est-ce que la descente bien boueuse a amortie tes genoux ?
Matthis : J’ai eu de la chance au niveau de la météo car quelques jours avant de grosses averses étaient annoncées et au final je n’ai eu qu’une petite averse de 15 minutes. Le chemin était un peu glissant sur le début de la descente qui est raide mais je n’ai jamais glissé parce que connais par cœur le chemin. En revanche il y a eu quelques chutes de coureurs qui m’ont accompagné Ensuite le reste de la descente est moins raide et le fait que le chemin était un peu humide le rendait assez doux, c’était même agréable
Baouw : Qu’est ce qui était le plus dur ? Physiquement ? Mentalement ?
Matthis : Je suis vraiment étonné de dire ça mais le plus dur n’était pas les descentes mais les montées. On m’avait pourtant bien dit que les descentes seraient le plus dur, je pense que c’est parce que j’avais une descente assez agréable, je n’avais pas trop besoin de freiner et puis aussi surement parce que mon point fort en trail c’est la descente. Le plus dur était physiquement en montée surtout quand j’ai eu un coup de mou au bout de 20h et que je n’avais plus d’énergie en plus forcément d’avoir de belles courbatures aux quadriceps. Mentalement, je n’ai pas trouvé cela dur car je savais pertinemment ce que je faisais là hormis un peu quand au bout de 20h j’ai compris que je ne pourrais pas aller chercher le record.
Baouw : D’après toi qu’est-ce qu’il t’a manqué pour battre le record ?
Matthis : Je pense qu’il m’a manqué plusieurs choses pour battre le record. De l’expérience tout d’abord notamment pour partir moins vite au début. De l’entrainement parce que je n’ai pas réussi à aller chercher ce record malgré le fait que j’ai tout donné. Du repos, les deux dernières semaines ont été fatigantes et très stressantes car l’événement dépendait entièrement de moi. Je voulais donc être dans les meilleures dispositions possibles et puis je voulais que les gens qui viennent passent un bon moment. Combiner l’organisation de tout cela avec mon emploi chez Snowleader n’a pas été facile. En revanche si je peux finir sur une note positive, je dirai que ce qui ne m’as pas manqué c’est le mental, je suis convaincu d’être au niveau des meilleurs sur ce plan là. Plus qu’à retourner en montagne pour améliorer les autres facteurs
Baouw : Si tu devais te souvenir d’un seul moment, lequel garderais-tu ?
Matthis : Les dernières montées/descentes dans la dernière heure, c’était complètement fou. C’était une ambiance digne du tour de France, j’avais la chair de poule. Il s’est passé quelque chose d’un peu irrationnel, j’ai fait des montées/descentes presque aussi rapides qu’au tout début, je ne sentais presque plus mes jambes comme au début.
Baouw : Quel produit as-tu préférée pendant les 24 heures ?
Matthis : La purée framboise fraise basilic, c’est un régal et pendant ces 24h j’ai apprécié sa fraîcheur et sa facilité de digestion.
Baouw : As-tu une anecdote drôle à nous raconter sur une pensée qui t’a traversée l’esprit pendant que tu courrais ?
Matthis : Le samedi soir quand mes frères et leurs amis en haut du chemin me proposaient des verres d’alcool c’était assez drôle, c’était ambiance boite de nuit là-haut